Chantal Locat

Pour la cause des femmes, de Lanaudière aux quatre coins du globe

Chantal Locat fait partie de ces femmes qui inspirent par la portée de leurs actions et leur grandeur d’âme. Militante née, elle se dévoue à la cause des femmes – une lutte qu’elle mène chaque jour pour un monde meilleur, plus juste et équitable pour les femmes d’aujourd’hui et de demain.

Du Québec aux quatre coins du monde, récit passionnant d’une Lanaudoise passionnée.

Native de Saint-Roch-de-L’Achigan, ce n’est qu’après avoir fondé sa famille que Chantal Locat découvre les rouages du syndicalisme et de ce qui viendra l’animer toute sa vie durant. Mère de deux enfants et grand-mère de quatre petits-enfants, elle retourne sur les bancs d’école pendant que ses enfants fréquentent l’école secondaire puis enseigne la musique dans plusieurs écoles de la région avant de terminer sa carrière d’enseignante en danse et en musique à l’école secondaire de son village natal. Cette carrière, elle la nourrit tout en s’impliquant au sein du Comité de la condition des femmes à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) de 1997 à 2004, dont elle devient responsable de 2004 à 2012.

« L’implication dans le syndicalisme m’amène à militer dans le mouvement des femmes. C’est vraiment là que mon féminisme a commencé. On m’a offert les outils, de nouvelles lunettes pour voir le monde et comprendre les systèmes en place qui créent les injustices. Par la suite, il faut être à la base du mouvement et faire un travail de terrain. J’ai eu la piqûre. »

Et cette piqûre, elle l’aura menée loin. Loin jusqu’en Afrique où elle a réalisé trois missions sur le leadership des femmes. « Ces missions ont été des expériences tellement enrichissantes. Ces femmes portent un pays sur leurs épaules. Bien que nos réalités soient différentes, une similitude demeure : ici comme ailleurs, il faut continuer le combat, réclamer l’égalité pour améliorer les droits des femmes, de toutes les femmes. »

Derrière la Marche mondiale des femmes

Elle fait partie de ces militantes féministes qui ont travaillé à mettre sur pied le grand projet de la Marche mondiale des femmes (MMF) – un élan de solidarité né en 2000 et auquel ont adhéré pas moins de 161 pays pour contrer la pauvreté et la violence faite aux femmes. Encore aujourd’hui, elle contribue à son organisation, laquelle a aussi pour objectif d’atteindre l’égalité et la justice entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes et entre tous les peuples. « Nous avons de quoi être fier.e.s de cette initiative qui est née ici, au Québec, et qui a résonné aux quatre coins du monde. C’est en travaillant ensemble, main dans la main, qu’on peut accomplir de grandes choses. »

Enseignante de profession, convaincue que les changements de mentalité passent par l’éducation, elle met ses étudiants à contribution et les implique dans la Marche mondiale des femmes de l’an 2000.

À l’occasion de l’action de clôture de la Marche mondiale des femmes dans Lanaudière 17 octobre 2021: Mme Francine Rivest, coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femmes de Lanaudière, Mme Sophie Norbert de la Maison Pauline Bonin, Mme Chantal Locat, membre du Centre de femmes Marie-Dupuis et Mme Catherine Cartier-Pouliot du Mouvement d’éducation populaire de Lanaudière.

Avec le temps, elle développe une expertise en « genre et éducation » et réalise trois mandats pour le Secrétariat à la condition féminine, notamment pour la production de contenu s’adressant au personnel éducatif, de la petite enfance au secondaire. « Les intervenantes et intervenants gravitant autour des jeunes ont un grand impact sur eux. C’est donc important de les outiller adéquatement et de les sensibiliser pour qu’ils puissent proposer une éducation à des rapports égalitaires aux jeunes.

S’impliquer à travers l’art

Artiste engagée en art visuel, elle transpose aussi la cause des femmes dans l’art. À travers ses œuvres, elle démontre et dénonce les inégalités persistantes. Elle participe à différentes expositions et aux Journées de la culture à quelques reprises. « L’art me permet de lutter différemment, tout en restant active et en mouvement. C’est important pour moi, pour rester inspirée. J’essaie au mieux, et par différents moyens, de sensibiliser les gens  aux injustices dont celles vécues par les femmes. »

À la retraite, Chantal Locat est membre du Centre de femmes Marie-Dupuis (CDFMD) à Notre-Dame-des-Prairies, où elle milite et réalise des contrats comme illustratrice et graphiste. « La cause des femmes me permet de prendre part à de nombreux projets stimulants et porteurs comme la refonte du logo du CDFMD et la réalisation de six capsules sur la violence conjugale. C’est toujours gratifiant de mettre son grain de sel sur des initiatives tellement importantes! »

Depuis sa tendre enfance à Saint-Roch-de-L’Achigan, force est de constater que les accomplissements ont été nombreux pour celle qui a été d’abord inspirée par ses parents.

« Mon père était le médecin du village; il était engagé socialement et même politiquement. Nous avons donc grandi dans un milieu riche en culture et en échanges de toutes sortes. Ma mère était musicienne. Évidemment, mon père n’aurait jamais pu être aussi disponible pour la communauté n’eut été du travail constant à la maison, de l’appui et de la complicité de ma mère. Je crois que c’est ce qui a fait de moi qui je suis, qui a semé la petite graine. »

Une petite graine, de grandes récoltes.

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Pour en savoir plus sur la Marche mondiale des femmes : https://www.cqmmf.org/

Pour en savoir plus sur le Centre de femmes Marie-Dupuis et sur les activités offertes :https://www.cdfmariedupuis.com/

https://www.facebook.com/CentreDeFemmesMarieDupuis

Chantal Locat | Manifeste pour la souveraineté alimentaire – 2014
Chantal Locat | De l’ombre à la lumière – 2007

Ses coups de cœur de la région :