Yannick Rieu

Un saxophoniste fier de sa région d'adoption

Son curriculum vitae tient sur plusieurs pages. Il impressionne. Parce que Yannick Rieu est l’un des meilleurs saxophonistes de la scène mondiale. Pourtant, c’est avec une simplicité désarmante qu’il nous ouvre la porte de sa maison située à Saint-Gabriel de Brandon.

Crédit photo : Randy Cole

Lanaudois d’adoption, il est arrivé en 2001 par pur hasard, par curiosité. Par simple envie de fuir la ville, après avoir vécu à Paris et à Montréal : « Quand j’ai visité la région, elle me rappelait beaucoup celle de mes grands-parents, le Morvan, au centre de la France, avec ses collines, ses paysage très doux. Le choix de Lanaudière, c’est un coup de cœur ».

Il n’en démord pas : la simplicité des gens est l’un des éléments distinctifs du coin. « C’est paysan, dans le bon sens du terme », lance-t-il, avec beaucoup d’affection dans les yeux. C’est avec fierté qu’il évoque le passé hautement touristique de Saint-Gabriel-de-Brandon, dans les années 1960. Alors que tous les musiciens y passaient, dont le compositeur et chef d’orchestre Vic Vogel, avec qui il a travaillé pendant près de deux ans.

Et Yannick Rieu a de quoi tisser des comparaisons. Il sillonne le monde avec son saxophone, et il apprécie le contact avec d’autres cultures. Il apprécie particulièrement la Chine, où il a effectué 18 tournées depuis 2006.  « Je pense que c’est le pays le plus relax que je connaisse. Les gens vont être surpris d’apprendre ça, mais c’est vraiment ce que je ressens. » La barrière de la langue n’y change rien. Il s’y sent tout de même chez lui, en raison de l’ouverture et la chaleur des gens. Un trait commun aux habitants de la MRC de D’Autray.

Crédit photo : Randy Cole

Le virage

Il l’avoue d’emblée : un virage est en train de s’opérer dans D’Autray. Une espèce de synergie positive à laquelle il prend plaisir à participer à travers Productions Yari et son chapeau de directeur artistique. « Il y a des choses à faire ici. On se rend compte que les gens n’attendent que ça, que plusieurs essaient de proposer des choses et d’essayer d’enrichir cette région. Plus c’est vivant, plus ça devient vivant! »

Il faut particulièrement aimer un territoire pour lui consacrer une œuvre. Justement ce que Yannick a voulu faire en composant son Hymne D’Autray. Une suite de huit mouvements originaux s’inspirant du patrimoine, des paysages, des gens de ce coin de Lanaudière, son coin.

« Ça fait une vingtaine d’années que je vis ici, et depuis le début j’ai des émotions liées à des paysages, à des gens, à des façons de faire, à une ambiance; la nature est très proche…  à un moment donné, il y a eu un déclic. Après avoir vécu toutes ces émotions, je me suis dit que c’était le temps d’écrire quelque chose ».

Yannick Rieu est un véritable passionné et ne s’en cache pas. « C’est ce qui me tient en vie, et joyeusement en vie, la musique, mais pas uniquement le fait de jouer du saxophone et de composer. La musique, dans son ensemble, c’est ma façon d’aller vers les autres ».

Aller vers les autres, cela, bien entendu, inclut les jeunes. Dans certaines écoles primaires de la région, il offre des ateliers découvertes. Voir les yeux des enfants briller le réjouit. « On plante une petite graine. On crée un lien. On a apporté quelque chose de différent de leur quotidien. L’éducation, c’est le point de départ et central de toute vie ».

Avec Productions Yari, il s’associera aussi à une série de conférences-concerts, appelées Lumières, en compagnie de grands penseurs de notre société : Normand Baillargeon, Stanley Péan et Michel Rochon, notamment. Pour dynamiser le milieu culturel, oui mais aussi pour favoriser la réflexion des citoyens adultes sur des thèmes variés.

Ses coups de cœur de la région :

Le Bal Maski, à Saint-Gabriel-de-Brandon
pour les gens et la synergie, et la nourriture qui vaut le détour. Pour le premier festival de jazz de St-Gab, du 28 novembre au 1er décembre 2024, dont il sera le porte-parole.

La plage de Saint-Gabriel
un endroit qu’il aime visiter le matin, en toute tranquillité. Pour se ressourcer.

Le Parc régional de la chute du Calvaire, à Mandeville
Un endroit magnifique où il aimerait un jour offrir un concert.