La musique trad dans Lanaudière

Entre Noël et le jour de l’An, nombreux sont les bons classiques trad qui animent et tournent « dans nos vieilles maisons » – des chants populaires rassembleurs et festifs à souhait, parfaits pour se mettre dans l’ambiance! Connaissez-vous la riche histoire de la musique trad, dont le berceau se situe au nord de la région?

Les acteurs importants

Considérant notre côté bon vivant, il n’est pas étonnant que la musique traditionnelle se soit grandement développée dans Lanaudière. Ses artistes ont contribué à façonner son visage et sa notoriété partout au Québec, mais aussi à l’international. Pensons ici à La Bottine Souriante, à Yves Lambert, à la Volée d’Castors, Simon Beaudry, André Marchand, Le Vent du Nord… de grosses pointures qui n’ont plus besoin de présentation! 

Mais en plus de ces acteurs importants du patrimoine culturel et artistique, la région peut se targuer de compter sur son territoire, le plus grand festival de musique trad du Québec, le Festival Mémoires et Racines, de même que la « capitale de la musique traditionnelle », Saint-Côme. Y’a de quoi être fier!

Photo : folktographe / Guillaume Morin

Colonisation de la région

Qu’à cela ne tienne, Rome ne s’est pas construit en jour et il faut remonter au 18e siècle, soit depuis l’arrivée des premières familles sur le territoire, pour comprendre l’importance accordée à la pratique de la chanson traditionnelle et son bagage – un legs important qui, encore aujourd’hui, met en lumière nos traditions et leur héritage culturel. De génération en génération, c’est une pratique qui se transmet et se partage tant en famille qu’à l’occasion des plus grands rassemblements et qui, au fil du temps, a permis de constituer un répertoire impressionnant.

Retour dans le passé alors qu’au début de la colonisation de la région, la chanson traditionnelle sert surtout à accompagner les travaux quotidiens et guide les travailleurs en dictant un rythme. C’est le début d’une époque qui marquera l’imaginaire des Lanaudois certes, mais aussi de tout le Québec et même des voyageurs de l’époque qui s’imprègnent de cette forme d’expression presque unique à notre coin de pays.

Plus tard, lors de la mise en branle des chantiers en forêt, les travailleurs proviennent de plusieurs régions différentes. C’est à ce moment que la pratique de la chanson traditionnelle connaît un véritable essor : on se partage le répertoire, fortement inspiré de la guerre, du labeur et de l’amour, sur un plus grand territoire.

Photo : folktographe / Guillaume Morin

Instrumentalisation des chansons et vent de fraîcheur!

Dans la deuxième moitié du 20e siècle, l’avènement de la guitare permet d’instrumentaliser les chansons, dont certaines témoignent de l’exode des Canadiens-français vers la Nouvelle-Angleterre, et donc de mieux faire connaître cette pratique qui était alors méconnue à l’extérieur de la région, mais qui faisait déjà partie intégrante du paysage lanaudois.

C’est ainsi que plusieurs groupes et artistes, forts d’une riche expérience dans le milieu et issus de familles porteuses de traditions, se font connaître et insufflent un vent de fraîcheur à la musique traditionnelle, lui accordant une place privilégiée sur la scène artistique québécoise.

Aujourd’hui, les Lanaudois.es de tous âges se réunissent encore pour chantonner les classiques de La ziguezon à Confédération en passant par La cuisinière! Des icônes de la culture régionale, surtout durant le temps des Fêtes. Et on ne s’y prend pas de n’importe quelle manière : fidèles à la tradition, on se place en rond pour dévoiler sourires et taper aisément du pied!

Si vous vous êtes déjà demandé pourquoi on se sent si bien en écoutant de la musique trad, sachez que ce n’est pas un hasard. En effet, la pratique de la chanson traditionnelle produit des effets biochimiques qui permettent de diminuer les tensions et le stress. Pas pour rien qu’il fait si bon vivre dans Lanaudière!